Humeur : Je n'ai pas eu le prix du Quai des Orfèvres... et alors?

Publié le par Bruno Ségalotti

690137_quai-des-orfevres-2.jpgMi- novembre, la nouvelle est tombée, sèche comme un coup de trique : c'est officiel,  je n'ai pas obtenu le Prix du Quai des Orfèvres. Damned !
Non, je rigole, je n'étais pas candidat et je n'avais aucune envie de postuler.
Rappelons pour mémoire que cette vénérable institution (63e édition quand même !) a pour but de récompenser les oeuvres en " prenant en compte  l’exactitude matérielle des détails et le degré de réalisme avec lequel est décrit le fonctionnement de la police et de la justice".

Et pourtant, j'en ai lu, des PQO. J'en ai même lu des très, très bons. Je ne saurai que trop vous recommander la lecture de "La danse du soleil" de Michel Sibbra, le lauréat 1998.

Mais là, je ne peux plus...

Je vous avoue que je commence à me lasser de toutes ces intigues policières, où l'on met en exergue le travail de ces flics (ou gendarmes)  incorruptibles, ingénieux, magnanimes, qui livrent une guerre sans merci à la criminalité de tout poil et qui finissent invariablement par triompher du mal. Dormez en paix, braves gens, le "happy end" est de rigueur, l'ordre règne et le bleu marine est tout-puissant.

Face à l'écran blanc (soyons moderne, évacuons le mythe de la page blanche ! ), je me fixe comme principe d'essayer d'écrire ce que j'aurais envie de lire. Alors, je suis désolé, mais il ne faut pas compter sur moi pour revisiter le mythe archi-usé du polar/enquête  traditionnel.

Mes personnages sont abîmés par la vie, le hasard leur joue parfois de mauvais tours, leur histoire ne finit pas forcément bien, parce que la vie est ainsi. Et s'ils s'en sortent, ils ne le doivent souvent qu'à eux-mêmes.

Soyons clairs : je n'ai aucune envie de me retrouver à devoir faire l'apologie (romanesque) de ces forces de l'ordre qui ont oublié ce que le mot " Prévention" signifie, qui vous humilient pour un oui pour un non, qui vous collent un PV parce que vous fumez au volant, ou qui vous mettent en garde à vue pour avoir traversé la chaussée au mauvais moment , tout cela au nom de leurs sacro-saintes statistiques.

Le genre "polar" est, par bonheur,  suffisamment vaste pour que je ne me sente pas obligé à ce genre de compromission.

PS : Un bonheur n'arrive jamais seul.  Je n'ai pas non plus obtenu le Goncourt. Ca m'arrange bien, Je n'avais pas envie qu'un obscur député, en mal de reconnaissance médiatique, réclame à mon encontre une quelconque obligation de réserve...

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