A lire : "Lemmer, l'invisible" de Deon Meyer

Publié le par Bruno Ségalotti

lemmer.jpgJ'ai décidément un faible pour Deon Meyer cela se confime avec "Lemmer l'invisible".

"Lemmer l'invisible", c
'est le genre de bouquin qui ne vous lâche plus, auquel vous pensez à de nombreuses reprises dans la journée, qui vous fait vous coucher de bonne heure (quoique en cette saison, c'est pas dur...) et que vous abandonnez à regret quand les yeux commencent à vous brûler.

Pourtant, au départ, j'avais des doutes.

Cette histoire de riche héritière qui engage un garde du corps taciturne, qui tient à garder ses distances et qui finit par considérer sa cliente d'un regard quelque peu différend, cela ne me tentait pas trop. Le genre remake "Bodyguard" version Afrikaner, j'étais sceptique.
J'avais tort.
Deon Meyer, c'est autre chose. Son polar, comme ceux qui l'ont précédé, sont d'une vraie richesse.

L'histoire en quelques mots : Lemmer est chargé d'escorter Emma Le Roux, qui veut retrouver son frère Cobie , et élucider le mystère de sa disparition, qui date maintenant de nombreuses années. Tout se dresse devant eux : la police du Cap, le personnel du Centre de rééducation de Mogale où Cobie avait travaillé jadis, bref, le danger est partout, même dans les chambres d'hôtel...

 

Une fois de plus, les personnages de Deon Meyer, cabossés par la vie, traînent souvent un passé bien lourd à porter et qui sont confrontés à un présent qui n'offre guère de solutions. Ses intrigues sont soigneusement calibrées, même on sent comment l'histoire va se terminer....

Le récit mêle habilement une histoire racontée à la première personne du singulier, du monologue, du flash back, des phrases courtes sans verbe pour rythmer...L'ensemble se dévore, notamment cette scène-clé, où Lemmer, enfin, se dévoile. Il évoque toute sa vie d'avant à sa jeune protégée, plongée dans un coma profond sur un lit d'hôpital.

Et puis, il y a l'Afrique du Sud, ce pays écartelé, ces communautés qui doivent réapprendre à vivre ensemble avec la fin de l'apartheid, ces terres qu'il faut partager, préserver les richesses naturelles, ces  réserves destinées à protéger les animaux sauvages, sans pour autant oublier les autochtones, spoliés depuis des siècles.

Un excellent roman... Non, un grand roman...

 

Publié dans A lire

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